Le compromis de vente scelle l’accord du vendeur et de l’acquéreur, et permet au mandataire de souffler : ils sont engagés, les honoraires de négociation sont acquis !
Pas si sûr…
Des conditions suspensives, dans l’acte, sont autant de garanties de bonne foi, que des portes de sorties pour l’acquéreur. La plus courante : l’obtention du prêt !
La condition suspensive de prêt est un élément essentiel du compromis de vente, elle indique que l’acquéreur s’engage à faire une demande de prêt.
La loi, dite loi Scrivener, encadre son engagement pour le protéger, et indique que si son prêt n’est pas obtenu, l’acquéreur peut se retirer de l’opération et récupérer son dépôt de garantie.
Et donc, ne pas payer les honoraires du négociateur.
Cette clause sert à :
Jusqu’à présent, pour s’assurer de la bonne foi de l’acquéreur dans sa demande auprès des banques, la condition suspensive de prêt était rédigée de telle façon que TROIS éléments étaient demandés à l’acquéreur :
Avec ces trois éléments, l’acheteur peut difficilement faire une demande farfelue.
Pour autant, l’affaire jugée récemment par la Cour de cassation a soulevé, et résolu un cas qui oblige désormais à prendre une précaution supplémentaire.
Des particuliers avaient signé un compromis de vente chez leur notaire.
L’acquéreur avait déclaré dans la condition suspensive d’obtention du prêt :
La banque leur a refusé le prêt pour 414.000€ mais leur a accordé un prêt… d’un montant de 407.000€.
Souhaitant se désengager de l’opération, l’acheteur indique donc au conseiller immobilier qu’il doit restituer le dépôt de garantie, ce qui lui est refusé.
En effet, le montant de 414.000€ est un maximum, aussi même si la banque accorde un prêt inférieur, l’acquéreur reste engagé dans le compromis !
Cette affaire a fini en justice, avec pour objectif de l’acquéreur de récupérer son dépôt de garantie, et ne pas payer les honoraires de négociation.
La Cour de cassation a tranché : elle considère que l’acheteur est libéré.
En effet, le compromis indique un maximum, mais pas un minimum !
Elle considère qu’on ne peut obliger l’acheteur à accepter cette offre. La condition suspensive n’est pas accomplie.
Il peut se retirer de l’opération, récupérer son dépôt de garantie, et abandonner le conseiller immobilier à son triste sort.
Il manque donc, dans le compromis, un élément pour encadrer l’opération.
Cette décision, sous l’angle du mandataire immobilier, ajoute une angoisse dans son quotidien : cela veut-il dire que la condition suspensive devient encore plus facile à dénouer, et que l’acquéreur peut désormais se retirer encore plus rapidement de l’opération, même si le prêt que le lui accorde la banque est réalisable ?
La solution, pour protéger tant le négociateur que le vendeur, est en réalité assez simple.
Désormais, il va falloir préciser un élément supplémentaire dans le compromis : le montant minimum du prêt que l’acquéreur va solliciter auprès de sa banque.
Par exemple :
Un couple souhaite acquérir une maison pour 250.000€
Selon la simulation de prêt, établie par son courtier, elle peut emprunter 220.000€, au taux de 2,55%, sur une durée de 25 ans. Le reste sera de l’apport personnel.
Le compromis devra alors préciser les éléments suivants
Ainsi, plusieurs options se présentent :
En conclusion, pensez à demander à vos clients une étude de financement complète, mais aussi le montant minimum du prêt dont ils ont besoin pour financer l’opération.
Les compromis @We-Act veillent à assurer les intérêts des conseillers immobiliers et vous permettent d’ajouter ce montant, et de sécuriser vos honoraires.