En 2024, le marché immobilier français se trouve à un tournant crucial, après une année 2023 marquée par des défis et des opportunités inédites. Les conseillers immobiliers, face à ces changements, doivent naviguer dans un paysage en évolution, où les dynamiques économiques et réglementaires redéfinissent les règles du jeu. Pour vous aider à démarrer l'année du bon pied, la Maison des Mandataires explore les perspectives et opportunités du marché immobilier en 2024, en s'appuyant sur les tendances récentes et les prévisions.
L'année 2023 a été caractérisée par une baisse significative des transactions immobilières et une augmentation des taux d'intérêt. Cette situation a entraîné un recul du pouvoir d'achat immobilier et une augmentation des coûts de financement. Les agents immobiliers ont ressenti l'impact de cette baisse des transactions, avec des volumes de vente atteignant environ 890.000 en France, marquant une diminution notable par rapport aux années précédentes.
En parallèle, les nouvelles au niveau macroéconomiques sont plutôt bonnes en ce début d’année : l’inflation continue de refluer progressivement, l’activité économique se maintient, ainsi que l’emploi avec un taux de chômage qui reste sous la barre des 7,5%. Cela veut dire que les politiques monétaires extrêmement restrictives menées par les différentes banques centrales dans le monde n’ont pas complètement tué la croissance. On nous annonçait partout des périodes de récession, cela ne s’est pas produit.
Par conséquent, il est raisonnable d’envisager un assouplissement de cette politique monétaire en 2024 et une baisse à venir (très) progressive des taux directeurs des banques centrales. Cette évolution des taux, combinée avec les mesures gouvernementales visant à soutenir le marché, pourrait redynamiser le secteur.
L'année 2024 s'annonce comme une période de réajustement pour le secteur bancaire en relation avec le marché immobilier. Après une année 2023 marquée par une prudence accrue des banques, traduite par un resserrement des conditions de crédit et une hausse des taux d'intérêt, un changement de cap est perceptible. Les banques, en réponse aux évolutions économiques et aux besoins du marché, semblent amorcer une reprise de la dynamique de crédit (cf. l’article de notre partenaire Oleen sur le sujet). Cette évolution est cruciale car elle influence directement le volume des transactions immobilières et la capacité d'achat des clients.
Les prévisions pour 2024 suggèrent un assouplissement des conditions d'octroi de crédit. Les taux d'intérêt des banques commerciales, après une période de hausse, auraient déjà commencé à baisser (cf. notre baromètre du crédit Oleen), rendant le crédit immobilier plus accessible. Cette baisse des taux pourrait se traduire par une augmentation de la demande, avec un retour probable sur le marché des 2 populations les plus sensibles à l’évolution de la capacité de financement, à savoir les primo-accédants et les investisseurs.
De plus, le gouvernement, conscient des défis rencontrés par le marché, a mis en place plusieurs mesures pour faciliter l'accès au crédit. L'une des mesures les plus significatives est la revalorisation du Prêt à Taux Zéro (PTZ), augmentant ainsi la quotité finançable pour les ménages aux revenus modestes. De plus, une nouvelle tranche de revenus a été introduite pour élargir l'éligibilité au PTZ, touchant ainsi une population plus large.
En outre, pour faciliter l'accès au crédit, le gouvernement et la Banque de France ont introduit deux mesures principales. La première consiste à prolonger la dérogation à la limite maximale de durée d’emprunt, passant de 25 à 27 ans, pour les projets incluant des travaux de rénovation. Cette modification offre plus de flexibilité aux emprunteurs, en particulier ceux qui envisagent des projets de rénovation énergétique. La seconde mesure vise à exclure les prêts-relais du calcul du taux d’endettement, à condition qu'ils ne représentent pas plus de 80 % de la valeur du bien. Cette exclusion devrait faciliter les transitions entre achats pour les propriétaires cherchant à vendre un bien avant d'en acquérir un nouveau.
Enfin, la nouvelle version de MaPrimeRénov’, étendue et bonifiée, va inciter les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation énergétique. Vous pourriez tirer parti de cette tendance en mettant en avant les biens rénovés, qui sont désormais plus attrayants pour les acheteurs qui sont à la fois soucieux de l'efficacité énergétique et bien conscients des contraintes associées à une classification défavorable (notamment en termes de mise en location).
En 2024, le marché immobilier français va continuer à s'ajuster avec des évolutions significatives dans les prix. Après la baisse des transactions en 2023, les prix commencent à montrer des signes de stabilisation, bien que des baisses modérées soient toujours en cours. Les grandes villes françaises, en dehors de l'Île-de-France, résistent mieux avec des baisses annuelles inférieures, reflétant un attrait croissant pour un mode de vie équilibré loin des métropoles. Par ailleurs, les départements côtiers connaissent une tendance positive, attirant les acheteurs vers des résidences secondaires ou des lieux de retraite.
Cette évolution en France contraste avec celle des pays anglo-saxons, où les prix de l'immobilier ont commencé à croître de nouveau depuis 9 mois aux US et depuis 3 mois en Grande-Bretagne. Comme on sait que les pays anglo-saxons sont souvent précurseurs de tendances de marché mondiales (à la hausse comme à la baisse d’ailleurs), on peut s’attendre donc à un « atterrissage » des prix en France et peut-être un redémarrage à la hausse suivant les marchés. Est-ce une bonne nouvelle ? Pas nécessairement parce qu’une hausse des prix reflète un marché tendu dans lequel la demande n’est pas satisfaite faute d’offre, mais en tous cas, cela sera le signe que le marché s’est refluidifié et que les acheteurs auront retrouvé une marge de manœuvre.
Le remaniement ministériel en cours pourrait signaler de nouvelles orientations en matière de politique du logement. Après la grande déception rencontrée par les acteurs du marché immobilier en France en 2023 face à l’inaction des pouvoirs publics, il est possible qu’une nouvelle orientation soit prise en la matière. On parle même potentiellement d’un ministère du logement… on peut toujours rêver.
Toujours est-il que l'anticipation d'une nouvelle politique du logement suscite des interrogations et des attentes. Il va falloir se préparer à s'adapter rapidement aux éventuelles nouvelles directives, qu'il s'agisse de normes de construction, de régulations de location, ou de mesures fiscales.
Cette période de transition offre également des opportunités, car les nouveaux programmes ou aides gouvernementales peuvent ouvrir des marchés inexplorés ou revitaliser certains segments du marché immobilier.
Les Jeux Olympiques de Paris en 2024 représentent une occasion unique pour le marché immobilier français. Cet événement mondial est susceptible d'entraîner une augmentation de la demande de logements, tant en termes de locations courtes durées que d'achats dans la capitale et ses alentours. Vous pouvez tirer parti de cette dynamique en ciblant les investissements dans les zones à proximité des sites olympiques et en adaptant votre offre aux besoins spécifiques de cette période.
Les JO offrent également une visibilité internationale accrue pour Paris et les régions environnantes, ce qui pourrait stimuler l'intérêt des investisseurs étrangers. Cette attention mondiale peut engendrer une hausse des valeurs immobilières et susciter un intérêt renouvelé pour le marché immobilier français.
Il est crucial de se préparer en amont pour maximiser les opportunités offertes par les Jeux Olympiques. Cela inclut l'identification des biens les plus susceptibles de bénéficier de cet événement, ainsi que le développement de stratégies marketing adaptées pour attirer les investisseurs (français et étrangers) et les locataires potentiels.
En conclusion, 2024 se profile comme une année pleine de promesses pour le marché immobilier français, malgré les défis de l'année précédente. Avec une dynamique de marché en évolution, de nouvelles politiques gouvernementales et des événements internationaux majeurs, les opportunités abondent. Les mandataires qui saurent s'adapter rapidement aux changements et exploiteront les nouvelles technologies, comme l'IA, pourront tirer parti de ces opportunités, offrant des services innovants et atteignant un public plus large. Alors que le marché continue de s'ajuster, la flexibilité, l'innovation et une compréhension approfondie des tendances actuelles seront essentielles pour réussir en 2024. Go 🚀