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L'élection interne de la FNAIM ne peut servir de prétexte aux pires outrances anti-mandataires

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11 octobre 2022

La campagne interne de la FNAIM (Fédération Nationale de l'Immobilier) bat son plein alors que le verdict est attendu le 21 octobre pour les 3 candidats en lice. Cette élection est très importante pour notre secteur d’activité car la fédération joue un rôle majeur dans la défense des métiers de l’intermédiation.

Cela dit, nous savons depuis longtemps que certaines catégories d’acteurs (réseaux de mandataires, agences en ligne, etc.) ne sont malheureusement pas les bienvenues dans ce syndicat alors même que nous pourrions mener tant de combats communs. Plus grave encore, la campagne actuelle donne lieu à des attaques totalement injustifiées envers les réseaux de mandataires. Nous savons les échéances électorales propices à la démagogie mais il y une limite au dénigrement que certains candidats ont dépassée.

Les habituels clichés sur les mandataires

J’ai parfois l’impression que nous sommes encore dans les années 2000 quand je lis certains clichés anti-mandataires. C’est ainsi que le candidat François Moerlen écrit dans son programme que « les métiers de la transaction immobilière  sont largement impactés par les nouvelles formes de concurrence qui apparaissent en dehors du cadre réglementaire de la loi Hoguet : plateformes, mandataires, etc. ». C’est une accusation grave…. et pourtant sans aucun fondement. Les réseaux de mandataires, comme toutes les agences immobilières, agissent dans le cadre stricte de la loi Hoguet dont ils respectent chacun des articles. La profession d’agent immobilier est réglementée et je rappelle que chaque réseau de mandataires dispose d’une carte T et de toutes les responsabilités qui lui sont attachées, comme une agence immobilière classique.  On remarque d’ailleurs que ces réseaux existent depuis plus de 15 ans et qu’ils ne font l’objet d’aucun contentieux particulier sur ce sujet. Les réseaux de mandataires respectent donc scrupuleusement la loi Hoguet, dire le contraire relève du mensonge et de la diffamation.

On retrouve aussi dans les programmes des candidats la critique éculée du manque de compétences des mandataires immobiliers par rapport à des agents traditionnels qui seraient irréprochables. Dans une interview à la presse écrite, Loic Cantin, un autre candidat, décrit les mandataires comme des personnes « coiffeurs le matin et négociateurs immobilier l’après-midi ». S’il est vrai qu’environ 10% des mandataires font le choix d’exercer ce métier à mi-temps pour des raisons personnelles, je ne comprends pas cette présomption de non-compétence. Au contraire, les réseaux ont largement investi ces dernières années pour étoffer considérablement leur offre de formation initiale et continue. En plus des obligations de la loi ALUR, les mandataires ont accès à des modules (en physique ou en ligne) qui n’ont rien à envier à ce qui est proposé dans les agences vitrées. Mais le meilleur argument contre cette critique malveillante réside dans la satisfaction client. Qui peut m’expliquer comment des conseillers immobiliers mal formés, ou même carrément incompétents, ont pu prendre près de 25% de parts de marché en une décennie tout en affichant des notes moyennes excellentes sur tous les sites d’avis client vérifiés ? Je vous invite à visiter le site Immodvisor et à regarder les appréciations concernant l’ensemble des réseaux de mandataires. Je ne veux pas être désagréable donc je ne vous donne pas l’idée de les comparer à celles des vitrées…  

Des programmes contradictoires : se plaindre de la pénurie de talents et vouloir fermer le métier de conseiller immobilier

Les trois candidats sont au moins d’accord sur une chose : les agences immobilières ont du mal à recruter. Je suis d’accord avec eux et je pense qu’il serait utile, plutôt que de critiquer les réseaux de mandataires, de s’interroger sur les vraies raisons de leur attractivité.

Etant donné ce constat judicieusement posé, on s’étonne de voir que les 3 candidats à la tête de la FNAIM sont tous d’accord pour rendre plus difficile l’accès au métier de conseiller immobilier. Autrement dit, il y a une pénurie de talents et ils souhaitent la résoudre en décourageant les Français de se laisser tenter par une reconversion. Etrange, alors même que de nombreux métiers sont en train de disparaitre en France et que l’immobilier peut offrir des débouchés de qualité.

Concrètement, les candidats proposent de durcir violemment les conditions d’accès au métier. Par exemple, François Moerlen souhaite créer un « diplôme d’agent immobilier » qu’on pourrait acquérir grâce à une licence de droit/commerce ou après 3 ans d’expérience dans une agence. Si je comprends bien, pour commencer à travailler dans une agence il faut donc justifier d’une expérience précédente… en agence. Pas certain que de nouvelles barrières à l'entrée accroissent l’attractivité de nos métiers, au contraire.

Au-delà de ces contradictions, je pense surtout que les candidats font preuve d’hypocrisie. Sous prétexte de défendre le consommateur, ils cherchent clairement à défendre farouchement leur pré carré en ralentissant la croissance des réseaux de mandataires qui leur taillent des croupières depuis 2 décennies. Ces derniers se sont pourtant fait une spécialité d’accompagner des talents dans leur reconversion dans l’immobilier et on veut le leur faire payer aujourd’hui. Je serai toujours du côté de ceux qui veulent augmenter le niveau de jeu des professionnels de la transaction et de ceux qui veulent des plans de formation ambitieux, mais il ne faut pas que cet enjeu crucial serve de prétexte à des règlements de compte entre concurrents loyaux. Comme dirait Audiard « Lorsqu'un mauvais coup se mijote, il y a toujours une république à sauver ».

Entraver la concurrence

J’ai rencontré ces dernières années des dizaines d’agents immobiliers partout sur le territoire. Beaucoup m’ont dit, et je salue ici leur honnêteté, que la concurrence des mandataires avait tiré tout le monde vers le haut. Et comme j’ai pu l’écrire par ailleurs, les mandataires ont autant à apprendre des agences vitrées que l’inverse. La concurrence est saine, elle bénéficie au consommateur et tout le monde doit hausser son niveau de jeu.

Je ne peux donc que regretter que les candidats à la présidence de la FNAIM, que je respecte par ailleurs car ce sont des grands professionnels, cherchent par tous les moyens à mettre des bâtons dans les roues aux nouveaux entrants. Et cette aversion ne concerne pas que les réseaux de mandataires. Les agences en ligne sont aussi mises en accusation, alors qu’elles représentent aujourd’hui moins de 1% des parts de marché en France. François Moerlen se laisse même aller à des réflexes populistes inquiétants lorsqu’il affirme que « la financiarisation, l’industrialisation et l’uberisation frappent à la porte de nos métiers ». Mais de quoi parle-t-il ? Soyons sérieux.

Je souhaite bonne chance aux 3 candidats pour cette élection importante et j’espère que le gagnant saura, après la campagne, trouver des combats plus nobles et surtout plus fédérateurs à mener. La Maison des Mandataires en profite pour lancer un appel au futur président de la FNAIM pour une meilleure collaboration entre nos deux écosystèmes qui se complètent plus qu’ils ne se concurrencent. Le sens de l’histoire, c’est évidemment de voir ensemble les agences vitrées et les mandataires défendre leurs intérêts au profit des professionnels du secteur et des consommateurs. Il y a tellement de défis devant nous, sachons nous rassembler sur l’essentiel. J’y prendrai toute ma part.

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