la Maison des Mandataires
Newsletter
Blog

Pas de gouvernement, pas de budget… et l’immobilier dans tout ça ?

minutes de lecture
9 septembre 2025

Comment la crise politique redéfinit les cartes du marché immobilier résidentiel

La rentrée politique 2025 restera sans doute dans les annales. Le gouvernement Bayrou a rendu son tablier début septembre, laissant le pays face à une vacance du pouvoir inédite. Le budget 2025, déjà voté en février dans la douleur, a mis en évidence les blocages institutionnels. Et voilà que le scénario semble prêt à se rejouer en 2026 : un nouveau premier ministre mais pas encore de gouvernement en place, pas de budget en vue, seulement un exécutif réduit à expédier les affaires courantes.

Dit comme ça, on croirait presque l’annonce d’une pièce de théâtre absurde. Mais la situation est bien réelle et ses conséquences touchent aussi le marché immobilier. Car qui dit absence de budget dit gel des réformes, incertitude fiscale et flou réglementaire. Autant de signaux qui renforcent l’attentisme des acheteurs, fragilisent les vendeurs et désorientent les professionnels du secteur.

Faut-il pour autant céder au pessimisme ? Certainement pas. Car l’histoire récente le prouve : même dans les contextes les plus instables, la vie continue, les projets avancent et le marché s’adapte. Décryptage.

🚧 Qu’est-ce qui coince côté immobilier ?

Le premier effet de la crise politique, c’est le gel des grands chantiers. L’immobilier en paie directement les frais.

Prenons MaPrimeRénov’, pilier des aides à la rénovation énergétique. Juste avant de quitter la scène, le gouvernement Bayrou a signé un décret qui rabote sévèrement l’enveloppe : près d’un milliard d’euros d’aides en moins d’ici la fin de l’année, selon BFMTV. De quoi refroidir bien des ménages qui comptaient sur ce coup de pouce pour isoler leur logement ou changer leur système de chauffage.

Deuxième victime collatérale : le décret sur la formation initiale obligatoire des agents immobiliers, censé entrer en vigueur début 2026. Dans l’état actuel, difficile d’imaginer son application dans les délais. Idem pour la réforme du statut du bailleur privé, qui devait clarifier les droits et obligations des propriétaires : tout est suspendu, faute d’arbitrage politique.

Résultat ? Une atmosphère d’incertitude généralisée. Les vendeurs hésitent à baisser leurs prix, convaincus que la crise finira par se résorber et que le marché repartira. Les acheteurs, eux, temporisent, inquiets d’un cadre fiscal qui pourrait évoluer du jour au lendemain. Et les professionnels doivent jongler avec des clients partagés entre la peur de faire un mauvais choix et l’envie d’avancer malgré tout.

🚂 Mais les moteurs de la vie ne s’arrêtent pas

Heureusement, le marché immobilier n’est pas un château de cartes qui s’effondre à la moindre secousse politique. Il repose avant tout sur des dynamiques humaines, et celles-ci ne connaissent pas de crise institutionnelle.

Les Français continuent de se marier, de fonder des familles, de divorcer, d’hériter. Ces événements de vie, souvent inévitables, génèrent mécaniquement des transactions : achat d’un logement plus grand, vente d’une maison familiale, partage d’un patrimoine après une succession.

Certes, les mutations professionnelles sont un peu moins nombreuses en période d’instabilité économique – moins d’entreprises recrutent ou déplacent leurs salariés. Mais l’essentiel du marché reste nourri par ces transitions personnelles et familiales.

Un couple qui attend un enfant ne va pas reporter indéfiniment son projet d’acheter une maison, tout comme un héritage ne peut pas être mis en pause parce que le gouvernement n’a pas encore nommé son Premier ministre. Bref : la vie continue, et avec elle, le besoin d’un toit.

💶 Et si l’Europe nous sauvait (un peu) ?

L’un des paradoxes de la situation actuelle, c’est que l’absence de gouvernement en France ne bloque pas tout. Et pour cause : la politique monétaire est pilotée… à Francfort.

La Banque centrale européenne (BCE) a enclenché un mouvement de baisse des taux directeurs, et rien dans la crise politique française ne vient perturber cette trajectoire. Cela signifie que les conditions de financement pour les banques devraient continuer de s’assouplir dans les prochains mois.

Certes, ces dernières semaines, les taux immobiliers proposés aux particuliers avaient recommencé à grimper légèrement, sous la pression des marchés et les fameux “taux longs”. Mais la tendance de fond reste orientée à la baisse. Et c’est une excellente nouvelle pour les ménages qui envisagent d’acheter : même si la France connaît une impasse budgétaire, l’Europe maintient un cap qui redonne un peu d’oxygène au crédit immobilier.

Pour vous mandataires, c’est un message clé à passer aux clients : oui, le contexte politique est flou, mais les conditions de financement pourraient continuer à s’orienter à la baisse. Et ça, c’est concret.

🔑 Crise = opportunités pour les plus audacieux

À chaque crise son lot de perdants… mais aussi ses opportunités. Et l’immobilier n’échappe pas à la règle.

En effet, les périodes d’instabilité politique renforcent souvent l’attrait des valeurs refuge. L’immobilier, en particulier le résidentiel patrimonial, en fait partie. Les investisseurs cherchent des placements tangibles, capables de traverser les tempêtes politiques et relativement protégés des chocs extérieurs.

De plus, la baisse de la demande liée à l’attentisme crée un contexte favorable aux acheteurs opportunistes : moins de concurrence, des prix encore négociables, et des taux qui pourraient repartir à la baisse grâce à la BCE.

Pour les professionnels de l’immobilier, c’est le moment de réarmer les acheteurs avec des arguments solides, et de rassurer les vendeurs sur le fait que la valeur d’un bien ne disparaît pas parce qu’un ministre a rendu les clés de son bureau à Matignon.

En clair : la crise peut être l’occasion de reprendre la main, à condition de bien communiquer et d’accompagner ses clients avec pédagogie.

🌱 Moins de politique, plus d’humain : accompagner les clients malgré la tempête

La France traverse une zone de turbulences politiques inédites, et cela se traduit par un gel des réformes et une perte de visibilité. Mais réduire le marché immobilier à ce seul prisme serait une erreur.

Car la réalité est plus nuancée : la vie continue d’alimenter les transactions, l’Europe soutient la détente des taux, et l’immobilier conserve son statut de valeur refuge.

Votre rôle est donc crucial : décrypter la situation sans l’exagérer, accompagner les clients dans leurs projets, et surtout, rappeler que malgré l’instabilité politique, l’immobilier reste une aventure humaine avant tout.

Alors oui, il n’y a plus de gouvernement, plus de budget, et peut-être un peu plus de stress… Mais au final, la question n’est pas « qu’est-ce qu’on fait maintenant ? », elle est plutôt : « qu’est-ce qu’on attend pour agir ? »

La Maison des Mandataires

24 500 conseillers immobiliers nous lisent, pourquoi pas vous ? 🏠
Newsletter
[countup start="0" end="40000" separator=" " duration="5" scroll="false"]
Inscrits à la newsletter
S'inscrire à la newsletter
La 1ère newsletter dédiée aux mandataires immobiliers d'aujourd'hui et de demain
hourglasscrossmenu